A 35 ans Marie Blandin se met à pratiquer intensément l'écriture poétique, et ne l'a quitte plus depuis. Les femmes forment l'un de ses thèmes favoris, avec le silence. Artisane savonnière de métier, elle travaille dans son atelier boutique à Paris.
voici l’un de ses poèmes :
Ils m’ont murmuré de me taire de m’extraire de mes belles pensées profondes rondes j’ai fait le tour de la terre trois fois en apesanteur Fallait se taire, ne plus rien dire ne plus rien penser ne plus rien vivre s’accommoder de la misère, du gris des chemins froids, des mains des chefs ils ont cousu ma bouche avec du fil noir d’asile ont oublié la force dégénérée de la fille empêchée de raconter la danse des ivres vivants combien as-tu de mains, de pieds de mouvements ? mets-toi sur tes pointes et enfonce ta chair dans le sang de la terre tu appartiens au ciel, tes bras s’élèvent vers le divin c’est la fin du monde tes mains s’agitent, elles voudraient s’envoler, t’emmener au large te sauver c’est l’éternité tu n’as plus faim tes yeux sont ouverts ils ne cligneront plus, ne battront plus ton cœur est immobile et chaud autrefois il a battu en brèche les promesses déplacées d’un autre tu oublies tout, les souvenirs s’effacent ici c’est l’infini ton corps est sans limites ton âme flotte s’étendant pour toujours
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