Née en Corée du Sud en 1947, Moon Chung-hee est autrice d'une dizaine de recueil, d'essais féministes et de pièces de théâtre. Grande voix de la poésie coréenne et réceptrice de plusieurs prix littéraires, ses poèmes, déjà publiés aux Etats-Unis et en Allemagne, viennent d'être traduits pour la première fois aux éditions Bruno Doucey. Dans "Celle qui mangeait le riz froid" Kim Hyun-ja a notamment traduit le poème de "La rosée du matin" que voici :
Quel songe aura-t-elle roulé la nuit dernière
pour naître métaphore d'une perle éclatante
sur l'herbe du matin
Etait-ce une peine, un oeuf de vie qui est chair et os
de la tristesse pareille à une lumière d'étoile
Qui aura enfanté cette chose si ronde
La souffrance ne serait-elle pas de nature chose douce
et froide
L'amour
est un point culminant éphémère, un bijou d'un instant
imperméable même à un souffle
Elle est venue seule à pied toute la nuit
Quel mot veut-elle transmettre
pour prendre dans la bouche un temps si clair et incertain
sur l'herbe du matin.
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