Autre poème : Je fais glisser mon ombre sur toi. Il faut ici mourir ou renaître. L'or d'une bague est lourd à nos doigts : Je t'ai quitté pour te reconnaître. J'ai appris ton nom et saurais le dire, Mais ta beauté changeant tous les jours, L'éternité à présent m'attire : Je t'exorcise et t'appelle : amour. L'OISEAU AUX YEUX D'OR NOIR « Pour penser à toi, je t'oublie, Je fascine ton ombre au loin, Et tu viens, dans ma comédie, Jouer avec moi sans témoin. Je te connais, tu m'as connue ; Du moins l'avons-nous cru tous deux, Car dans notre lit j'étais nue, Mais j'ai toujours caché mes yeux. La malédiction planait Sur la volupté de tes actes, Et – puisque tu me détruisais - Je t'en veux de mon âme intacte. Peu m'importe de m'exiler Sous les mensonges de ta voix ; Je ne peux pas te pardonner Mon indifférence envers toi. Trop amoureuse des miracles, Je te berce comme un mourant ; Tu n'as changé de mon oracle Ni la poussière ni le vent. Sous le haut feuillage des hêtres Mes cheveux brillent de couronnes, Et jamais je ne te pardonne De n'avoir pas été mon maître. Cependant, que d'instants propices, Quand sous nos pas avait surgi La langueur de ces précipices Où j'aurais pu glisser sans bruit. L'étoile Lucifer est verte - La damnation difficile, Et tu me laisses sur mon île, Plus ou moins divine et déserte. Le grand nocturne aux yeux d'or noir Devait pourtant te rassurer, Et la chouette, oiseau sacré, Aux appels de mort et d'espoir. Des ailes battaient mon visage, Sur ma bouche un oiseau criait, Quand – pour ses univers secrets - La nuit réclamait mon passage. Sur l'île où tu m'as rencontrée, Pierre ou corail plutôt que femme - J'envie – en refermant mon âme - Détruite non plus que créée - Les amantes désespérées. » C'est l'histoire, comme beaucoup d'histoires, d'un homme destructeur avec une femme, et d'une femme qui aime cet homme. Sa nudité renvoie au commun de leur acte. C'est leur lit ais c'est elle qui est nue. Et elle ne veut mas voir ce spectacle, risible au point d'en être assimilé à la comédie. Il a détruit son corps mais l'intégrité de la femme est restée pure.
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