Heureux les solitaires Ceux qui sèment le ciel dans le sable avide Ceux qui cherchent le vivant sous les jupes du vent Ceux qui courent haletants après un rêve évaporé Car ils sont le sel de la terre Heureuses les vigies sur l’océan du désert Celles qui poursuivent le fennec au-delà du mirage Le soleil ailé perd ses plumes à l’horizon L’éternel été rit de la tombe humide Et si un grand cri résonne dans les rocs alités Personne ne l’entend personne Le désert hurle toujours sous un ciel impavide L’œil fixe plane seul Comme l’aigle au point du jour La mort avale la rosée Le serpent étouffe le rat Le nomade sous sa tente écoute crisser le temps Sous le gravier de l’insomnie Tout est là en attente d’un mot déjà énoncé Ailleurs
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