L’été 1914 conduit le départ au front de millions d’hommes et marque le début d’une longue période sans sexe ni sentiments ; exceptés les courriers et quelques courtes et rares retrouvailles. Le quotidien des soldats est donc constitué de frustrations ou de prostituées. Celles-ci sont plus nombreuses dans les lieux proches du front ou dans les grandes villes où passent les soldats justement à cause des difficultés économiques d’un temps de guerre qu’elles subissent aussi. Sur le front d’Orient un soldat écrit « il existait dans ce pays, comme partout ailleurs, des maisons de tolérance [ ... ]. Il y faisait queue plus de deux cents poilus de toute race : grecs, serbes, albanais, monténégrins, français, anglais, chinois, sénégalais ... ceux qui voulaient revenir en bonne santé en France s’abstenaient cette répugnance. » Le danger vénérien est une grande peur de la Grande guerre partagée par les médecins obsédés par la syphilis et les grands chefs militaires. Cette peur de la syphilis les conduit finalement à instituer officiellement les « bordels militaires » par la circulaire du 13 mars 1918. Le général Mordacq veut ainsi contrôler l’hygiène des « filles » ( on notera l’emploi du diminutif de « femmes » ) pour préserver la santé des hommes. Louis Barras, médecin, écrira alors dans ses souvenirs : « La guerre aura surtout montré la nécessité de la femme en tant que femelle, en tant que vide-vésicules. Tout le reste n’est que littérature. »
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