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Photo du rédacteurTIMOCLEIA

Maria Blondeau

Dans les années 1890 la précarité ouvrière s’accroît en France et le paternalisme est une attitude partagée par l’ensemble des patrons, y compris les républicains. Dans les faits, les patrons ont autorité et peuvent réduire les salaires quand ça leur chante pour relever le prix des ventes en limitant la production. Et ils le font. Paul Lafargue pendant ce temps-là donne des conférences à grand succès, ce qui n’est pas pour rassurer les patrons. « On travaillera le 1er mai comme tous les autres jours » affirment-ils sur une affiche collée en même temps qu’ils appellent les renforts militaires. Le jour du premier mai, les gendarmes procèdent aux arrestations aidés de l’armée. Sauf que les soldats sont des conscrits tout sauf préparés à la situation. Ils paniquent et ouvrent le feu, faisant neuf morts dont cinq de moins de dix-huit ans. La répression gardera le visage pour souvenir de Maria Blondeau, tombée avec un rameau d’aubépine à la main.

Le 4 mai à la Chambre Clémeanceau s’en inquiète : « Il y a quelque part sur le pavé des Fourmies une tache de sang qu’il faut laver à tout prix... prenez garde ! Les morts sont des grands convertisseurs ; il faut s’occuper des morts ! »

Bien sûr, pour se dédouaner de l’assassinat des ouvriers, les Républicains condamnent Lafargue à un an de prison en juillet 1891 mais surtout, ils ternissent la mémoire des victimes, et surtout des femmes : « des femmes de mœurs fort légères » titre « Le Temps » quotidien proche des gouvernants, culpabilisation des victimes vieille rengaine. « A quinze ans, si on a fauté, on n’a guère eu le temps de fauter beaucoup! » leur répond Séverine, furieuse.


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