Aphrodite, déesse de l’amour, tombe amoureuse d’un simple mortel, Anchise le Troyen, dont elle aura un fils : Énée.
Voici l’hymne homérique V à Aphrodite, des vers 53 à 74, écrit au VIII e siècle avant JC ( la traduction est de Pierre Chuvin ).
« Pour Anchise elle eut le cœur frappe d’un désir suave - Anchise, pour l’heure, gardait les vaches sur les hauts pavages de l’Ida aux milles sources, et son corps était pareil à celui des dieux. Lorsqu’elle le vit, Aphrodite amie des sourires tomba amoureuse de lui ; un désir stupéfiant envahit son cœur. Elle se rendit à Chypre, pénétra dans son temple embaumé - c’était à Paphos, où elle a son enclos et son autel embaumé. Elle entra, elle referma les portes resplendissantes. Les Grâces la lavèrent, la frottèrent d’une huile immortelle, comme celle qui perle sur les dieux d’éternelle existence, immortelle et exquise, qui avait été parfumée spécialement pour elle. Elle revoit son corps de tous ses beaux habits, Aphrodite amie des sourires, elle mit ses bijoux d’or pour s’élancer vers Troie, cheminant à vive allure, très haut parmi les nuages.
Elle arriva à l’Ida aux milles sources, la montagne mère des bêtes fauves, et à travers le massif, elle se rendit tout droit aux parcs à bestiaux. Derrière elle, loups gris et lions aux yeux étincelants faisaient fête, et les ours et les panthères rapides jamais rassasiées de chevreuils ; tous l’a suivaient. La déesse les regarda et son cœur se réjouit. Elle leur mît le désir dans la poitrine ; et les animaux, tous au même moment, allèrent s’allonger deux à deux, dans l’ombre des vallées.»
Ce que nous dit le texte des mentalités grecques, c’est que le désir vient d’en haut. Le désir est innocent et spontané, chez les animaux et chez les dieux.
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